
05 Juin Téléphone et chocolat
Nous sommes une trentaine, assis dans une grande salle lumineuse.
La formation commence à peine depuis quelques jours. Nous découvrons avec délice la pratique, et aussi les temps d’échanges avant et après. Nous expérimentons chacun, la possibilité de prendre la parole dans un groupe pour exprimer nos ressentis, nos émotions ; sans jugement, avec bienveillance et sans jamais être interrompu.e.
Pour pratiquer au mieux, il nous est demandé de couper les sonneries de téléphones, sous peine de devoir offrir une tournée de chocolat à tout le monde !
La séance
La séance commence. Et au milieu de la pratique, un téléphone sonne. « Peu importe les sons, peu importe les bruits, vous continuez d’accueillir les sensations, les émotions, les pensées… ». Puis de nouveau, le silence.
À l’issu de cette pratique, les échanges commencent :
« J’ai ressenti une grande détente, un vrai relâchement.
– Moi j’ai entendu la sonnerie du téléphone, et j’ai ressenti beaucoup de colère. Je ne me suis pas senti respecté dans ma pratique. »
Une femme prend la parole, et fond en larmes :
« C’est mon téléphone qui a sonné. Je suis profondément désolée. J’y ai pensé tout le temps. Je vous ai gâché toute la pratique. Excusez-moi.
– Je n’ai pas entendu le téléphone…
– J’ai entendu le téléphone sonner, j’étais ravi, je me suis dit que nous allions nous régaler avec le chocolat. »
Et alors ?
Cette séance reste aujourd’hui encore extrêmement présente dans ma mémoire. J’ai pu expérimenter très clairement, que, face à une même situation, chaque personne peut vivre et interpréter les choses sous un angle différent. Et chaque ressenti est ok ! Il est juste intéressant de repérer avec quelles lunettes nous observons le monde.
Peur de déplaire
« Que vont-ils pensez de moi si… ? »
La peur de déplaire conduit à adapter son comportement à ce que l’on pense que l’autre à comme attentes, jusqu’à parfois se suradapter à un rôle qui n’est pas le sien. Quand on veut plaire à tout le monde, comment rester fidèle à soi-même ? Or, si chaque personne a son propre ressenti face à un même événement, nous pouvons en déduire que, peu importe ce que nous faisons, ce que nous disons, ce que nous pensons, certains peuvent approuver, d’autres ne pas approuver, d’autres ne même pas y porter attention, etc.
Stop !
« Je me suis enfin mis à respecter ce que moi je voulais profondément : être libre, faire les choses à ma façon, agir en concordance avec mes valeurs. » Denis Doucet
Partant de ce principe, laisser de côté ses propres besoins et se suradapter aux autres ne protège pas de la désapprobation. En revanche, plus on redouble d’efforts d’adaptation, plus l’estime de soi s’affaiblit.
Le fait de s’affirmer conduit à fixer ses limites et à poser une juste frontière entre soi et l’autre. Cela ne veut pas dire tenir les autres à distance, mais ne pas confondre leurs désirs avec les siens.
Comment pourriez-vous vous respecter aussi bien que vous respectez les autres ?
Comment pourriez-vous vous accorder la même gentillesse ?
Bien ancrée, debout face à moi dans le cabinet, dernièrement une femme m’a fièrement exprimé sa réponse :
« Je n’ai plus besoin d’être parfaite ! »
Mon travail consiste, et je trouve ça passionnant, à vous aider à identifier vos propres réponses !
Le sujet vous intéresse, le 19 juin prochain commence un cycle de 3 ateliers sur l’affirmation de soi. Pour plus d’infos, c’est par ici.
À bientôt,
Marie